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Quinta lizzione

 

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  I - le verbe andà au présent de l'indicatif  
  II - les verbes "ighjinchi"  
  III - l'infixe -g-  

I

Le verbe andà au présent de l'indicatif

 

Voici sa conjugaison :

 

Le premier des verbes irréguliers que nous allons voir est "andà" (and'a) "aller" qui bien que présentant toutes les apparences d'un verbe normal est très irrégulier au présent de l'indicatif. Notons d'ailleurs que lorsqu'on parle de verbe irrégulier en corse, c'est surtout du présent de l'indicatif qu'il est question. En effet, rares sont les verbes à présenter des irrégularités aux autres temps et modes.

Précisons même si nous y reviendrons qu'au passé composé, il se conjugue avec l'auxiliaire "esse" comme en français, et que son participe passé est "andatu" (and'adu) au masculin singulier. Comme en français, l'accord se fait en genre et en nombre avec l'auxiliaire "esse", donc on aura aussi les participes passés "andata", "andati" et "andate" selon les personnes.

Le verbe "andà" appelle toujours une préposition ou d'un adverbe indiquant le lieu : "à" ou "in" le plus souvent, mais il peut s'agir de n'importe laquelle (annantu, sopra, ...) selon ce que l'on veut dire.

 

vacu à circà da magnà" (b'agu a tʃirk'a da mandj'a) = je vais chercher à manger Si l'on veut ajouter un verbe à l'infinitif à la suite de "andà", il faut impérativement placer la préposition "à" entre "andà" et le verbe à l'infinitif. On verra par ailleurs qu'il en est ainsi avec tout verbe indiquant un déplacement.
hè andata à vede" (è and'ada a b'èrè) = elle est allée voir

 

Contrairement au français, le verbe "andà" ne peut servir à former le futur proche  (ex: je vais avoir un beau cadeau, ...)

 

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II

Les verbes "ighjinchi"

 

Par exemple, le verbe "dubità" (dubid'a) qui signifie "douter" est un verbe ighjincu dont voici la conjugaison au présent de l'indicatif :

 

Derrière cette dénomination étrange se cache en fait une partie des verbes du premier groupe, ceux dont la conjugaison au présent de l'indicatif (et aussi dans ce cas du subjonctif) doit ou peut se faire avec l'adjonction de l'infixe (=ajout d'une ou plusieurs syllabes à l'intérieur d'un mot, comme préfixe pour avant un mot, et suffixe pour à la fin d'un mot) -EGHJ- entre le radical et la terminaison, qui elle ne change évidemment pas, et ce à toutes les personnes SAUF les première et deuximème personnes du pluriel (où rien ne change par rapport à la "normale").

Pour conjuguer ce type de verbe, il faut comme toujours enlever la dernière lettre de l'infinitif, le -à donc, et ajouter -eghj- suivi de la terminaison que requiert la personne (-u, -i, -a,-anu car on rappelle que rien ne change aux première et deuxième personnes du pluriel).

La question que vous devriez vous poser est quand même : comment fait-on pour savoir si un verbe du premier groupe est un verbe "ighjincu" ?

 

 La réponse n'est pas si simple, du moins à expliquer :

détail et exemples concrets

"règle"

Concrètement :

il existe le mot "u dubitu" (u r'ubidu) qui veut dire "le doute", avec comme vous pouvez le lire sur la transcription phonétique ou l'entendre sur l'extrait sonore l'accent tonique sur l'avant-avant-dernière syllabe. C'est donc à cause de cela que "dubità" est "ighjincu". S'il ne l'était pas, alors la première personne du singulier serait "dubitu" (d'ubitu) ce qui est impossible en corse aujourd'hui. D'où la forme "dubiteghju". Impossible aujourd'hui car il semblerait que ce type de forme se rencontre dans de vieux textes.

C'est aussi la même chose avec "sunnià"(sunni'a) et "u sonniu / u sognu" (u z'ònju), qui signifient respectivement "rêver" et "le rêve". On a donc :

sunnieghju, sunnieghji, sunnieghja, sunniemu, sunniate, sunnieghjanu.

- Il n'y a pas vraiment de règle, mais un premier point qui fait qu'un verbe est potentiellement "ighjincu" est le fait qu'il existe un mot de même radical avec l'accent tonique sur l'avant-avant-dernière syllabe , tel que si le verbe correspondant n'était pas "ighjincu", l'une de ses formes conjuguées serait identique au mot.

Il y a des exceptions, qui peuvent varier selon la région.

Exemples :

"a critica" (a gr'idiga, la critique), mais eiu criticu ('éju grit'igu, moi je critique).

Par exemple, le verbe "schirzà" (plaisanter) est "normal" : scherzu, scherzi, scherza, schirzemu, schirzate, scherzanu

 mais "schirzigà" qui en dérive est "ighjincu" : schirzigheghju, schirzigheghji, schirzigheghja, schirzighemu, schirzigate, schirzigheghjanu

-  un deuxième critère est le fait que le verbe soit en fait une forme suffixée d'un autre verbe ou mot plus court, le suffixe étant souvent -icà, -igà, -ittà, -inà, -ilà
Tous les verbes qui finissent en -izà :

pupularizàutulizà, matirializà, ecunumizà, spizializà, mimurizà, titularizà,  ...

- il n'y a AUCUNE exception pour ces verbes
Tous les verbes qui finissent par -icà sont "ighjinchi" :

cirtificà, amplificà, rarificà, mudificà, puntificà, virificà, ...

- il y a très peu d'exceptions : rafficà (griffer, égratigner), arrampicassi (se cramponner, s'accrocher), pizzicà (pincer)... En fait, la règle est vraie pour tous les verbes en -icà qui correspondent aux verbes français en -fier.
Tous les verbes de plus de 2 syllabes pour lesquels le radical du nom correspondant est "allongé" par un suffixe :

a cunsidarazione et cunsidarà, a tarnalazione et tarnalà, ...

- il y a des exceptions : "l'ammirazione", mais "ammirà" fait "ammirgu",... (on peut noter cependant que dans ce cas, "ammirà" est tiré de "miré" par préfixation. C'est donc un "faux" verbe de plus de 2 syllabes), "l'adattazione" mais "adatàà" fait "adattu",...

- ajoutons que certains verbes comme "suminà" (sumin'a) qui veut dire "semer" peuvent être "ighjinchi" ou non

 

Ces "règles" sont assez difficiles à comprendre et à appliquer. Aussi, voici une liste de verbes "ighjinchi" (non exhaustive).

Le cas de "fidià" (firi'a) = regarder : ce verbe se conjugue comme suit au présent de l'indicatif :

Dans la mesure où le radical est légèrement modifié, la règle générale vue plus haut ne s'applique pas bien, et il a été jugé préférable de l'isoler. Il en est de même du verbe "spassià" (spasi'a) = "promener", et du verbe "carrià" (karri'a) = charrier, qui fonctionnent ainsi : il convient d'enlever en plus du -à de l'infinitif (manière "habituelle") le -i- qui se trouve juste avant, comme dans "fidià", avant d'intercaler l'infixe -EGHJ- entre le radical du verbe et la terminaison voulue.

 

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III

L'infixe -g-

 

Voici des exemples avec les verbes : falà (fal'a) = descendre, spirà (spir'a) = espérer, fidassi (fir'assi) = se fier, minà (min'a) = frapper, sarrà (sarr'a) = fermer

 

Il s'agit d'un infixe qui vient se placer entre la dernière lettre du radical d'un verbe et la terminaison seulement à la première personne du singulier du présent de l'indicatif et dès lors à toutes les personnes du subjonctif présent.

Les verbes concernés sont ceux présentant à l'infinitif la succession " voyelle + (N ou L ou R ou D) + voyelle finale" (i.e. -à pour les verbes du premier groupe, -e pour ceux du second groupe), ainsi que les verbes "corre" (k'òrrè) = courir, et "sarrà" (sarr'a) = fermer.

Comme on peut le voir, à part l'ajout de cet infixe, rien ne change.

 

 

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