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uttesima lizzione

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  I - le verbe "vulè" = vouloir au présent de l'indicatif  
  II - adverbes et locutions adverbiales courants  
  III - adjectifs possessifs (cas général et famille)  

I

Le verbe "vulè" = vouloir au présent de l'indicatif

 

   En voici la conjugaison :

 

On remarque que seule la première personne du singulier est irrégulière. Le -o- est toujours fermé.

Le verbe vulè/vulsutu ou vugliutu (bul'è/buls'udu ou buj'udu) a le même sens et exactement la même utilisation que "vouloir" en français.

 

Il peut se trouver dans une proposition indépendante :

a vogliu vede (a w'oju w'èrè) = je veux la voir "a" est ici COD. Comme on le verra dans la leçon sur l'ordre des compléments, il se place toujours avant le verbe (ou les verbes si d'autres verbes à l'infinitif suivent comme ici)
u vogliu sente stridà (u w'oyu z'entè strir'a) = je veux l'entendre hurler "u" est COD et reste en première position malgré la présence de 3 verbes successifs

Il peut également être suivi d'une proposition subordonnée au subjonctif (mode que l'on verra plus loin) comme en français :

vole chì no siamu amichi (b'olè gi no z'iamu am'igi) = il (ou elle) veut que nous soyons amis. on reviendra sur ce type de construction après avoir vu le mode subjonctif

On rappelle que le verbe vulè est utilisé aux 3èmes personnes du singulier et du pluriel dans les expressions idiomatiques du type "ci vole..." etc :

ci vole u tempu (tʃi w'olè u d'empu) = il faut du temps là aussi, plusieurs constructions sont possibles
vole piove (b'olè bj'owè) = il est sur le point de pleuvoir  
si ne vole more (si nè w'olè m'orè) = il est sur le point de mourir même idée que précédemment; on aurait pu dire "hè in puntu di morte"
ùn vole dì (un v'ole ri) =  ça ne fait rien  idiomatisme; aujourd'hui, "ùn face nulla" est plus courant

NB : le pronom relatif est "chì" (ki). "chì" (ki) peut avoir de nombreuses fonctions en corse (que l'on découvrira au fur et à mesure). Il s'écrit avec -h- car sinon on aurait le son tʃi. Le H sert en effet à obtenir un son dur avec les lettres C et G suivies de I ou E. Voir l'annexe de prononciation à ce sujet.

 

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II

Adverbes et locutions adverbiales courants

  1. adverbes interrogatifs

 

On a déjà vu "cumu" = "comment" :

cumu sè ? (k'umu zè) = comment vas-tu ?  emploi classique, déjà vu dans la leçon 1. "cumu" peut se dire "comu" (o fermé) dans le sud, mais également parfois à Marignana.
cumu si pò fà ? (k'umu zi bo fa) = comment peut-on fait ? emploi classique, qui correspond pleinement au "comment" français
cumu hè ?  (k'umu è) = comment ça se fait ? tournure idiomatique, qui correspond à "comment ça se fait ?"; très courante en corse
cumu hè ch'ellu ùn ghjugne micca ? (k'umu è k'èllu un dj'unɲè m'ika) = comment cela se fait-il qu'il n'arrive pas ? la même tournure avec une proposition subordonnée;
cumu mai faraghju eiu ? (k'umu m'ai var'adju 'éju) = comment pourrai-je bien faire ? l'ajout de "mai" renforce l'interrogation (langue plus soutenue)

 

ainsi que "chì" = que, quoi, qu'est-ce que, selon les cas :

chì ci hè ? (ki tʃè) = qu'y a t'il ? emploi classique
chì vulete ch'e fia ? (ki bul'èdè gé v'ia) = que voulez-vous que je fasse ? emploi classique. À noter: on reviendra dessus plus tard (quand nous verrons la concordance des temps), mais pour dire "que voulais-tu que je fasse?", le corse dira "chì voli ch'e fessi?" et non pas "chì vulii ch'e fia?", traduction littérale du français.
chì anni hà ? (ki 'anni a) = quel âge a-t-il ? emploi idiomatique; on peut trouver la formule plus "logique" 'quantu anni hà ?" par ailleurs

 

De même a été mentionné "quantu" (k'wantu) = combien. Il est invariable.

quantu ne voli ? (kw'antu nè w'oli) = combien en veux-tu ?  
quantu costa ? (kw'antu g'osta) = combien cela coûte-t-il ?  
quantu tempu hà da stà ? = combien de temps va-t-il/elle rester ?  
quant' anni ai ? (kw'ant 'anni 'ai) = quel âge as-tu ? en concurrence avec "chì anni ai?"

 

En voici d'autres à présent :

quandu (k'wandu) = quand

quandu parti, tù ? (kw'andu b'arti du) = quand pars-tu, toi ?  

parchè (park'è) = pourquoi

parchè ùn hè micca vinuta ? (parkè un è mm'ika win'uda) = pourquoi n'est-elle pas venue ? le -è- final de "parchè" est ouvert. Pour réponde à "parchè", on utilise "parchì (= parce que)
parchè ch'ellu ùn vene ? "parchè chì" peut s'entendre occasionnellement, sans doute pour insister

induva (indu'wa),  inde/unde ('indè/'undè), , duva (d'uwa),  dunde (d'undè) : où (à noter : "où" seul est toujours "induva")

induva anu da andà ? (ind'uwa 'anu ra and'a) = où vont-ils/elles aller ?  
inde sè ? ('undè zè) = où es-tu ? ne pas confondre "inde" et "ind'è" ou "indè" qui veut dire "chez".

 

 

 

  1. conjonctions et locutions conjonctives de subordination

parchì (park'i) = parce que à ne pas confondre avec "parchè" = pourquoi
postu chì (p'ostu gi) = puisque ces trois expressions sont synonimes et d'égale fréquence
datu chì (d'adu gi) = étant donné que
vistu chì (b'istu gi) = vu que
cum'è (cum'è) que l'on peut écrire cumè = comme on trouve également "com'è" ou "comè" dans les parlers du sud
causa chì (k'auza gi) = étant donné que, à cause de ces trois expressions sont synonimes; toutefois, "causa chì" est de loin la plus courante.
còlpa chì (k'òlpa gi) = étant donné que, à cause de
cagione chì (kadƷònè gi) = étant donné que, à cause de
à menu chì (a mm'ènu gi) = à moins que  

 

 

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III

Adjectifs possessifs (cas général et famille)

 

ADJECTIFS POSSESSIFS

 (A) Les adjectifs possessifs: cas général

Il faut distinguer les cas où il est question d'un membre de la famille (où il y a des entorses à la règle), et tous les autres cas.

 (i) Commençons par le cas général. C'est excessivement simple : il suffit de mettre l'article voulu (masculin/féminin, singulier/pluriel) et d'ajouter entre l'article et le nom :

me (mè) pour ce qui est à moi :

"u me" = mon, "a me" = ma, "i me"= mes (masc.), "e me" = mes (fém.)

dans le nord-est, on rencontre les formes "mo" ou "mio", moins répandues

to (tò) pour ce qui est à toi :  "u to" = ton, "a to" = ta, "i to"= tes (masc.), "e to" = tes (fém.)

so (sò) pour ce qui est à lui, à elle, à eux ou à elles (seul le contexte permet de le dire) :

"u so" = son, leur, "a so" = sa, leur, "i so"= ses (masc.), leurs (masc.), "e so" = ses (fém.), leurs (fém.)
nostr(u/a/i/e) (n'ostru etc) pour ce qui est à nous. On voit que l'accord se fait avec ce pronom : "u nostru" = notre (masc.), "a nostra" = notre (fém.), "i nostri" = nos (masc.), "e nostre" = nos (fém.).
vostr(u/a/i/e) (b'ostru etc) pour ce qui est à vous. L'accord se fait aussi : "u vostru" = votre (masc.), "a vostra" = votre (fém.), "i vostri" = vos (masc.), "e vostre" = vos (fém.).

     

 

Concrètement, on a ainsi :

mi piace a me vittura (mi bj'adƷè a mè wit'ura) = ma voiture me plaît  
aghjaba suvente u to ghjacaru (adj'aba zuw'entè u dò j'agaru) = ton chien aboie souvent "aghjabà" est una autre version (par métathèse) de "abaghjà"
u so chjosu l'hà postu da par ellu (u zò dj'òzu la p'ostu ra bar 'èllu) = il a planté lui-même son jardin "u chjòsu" est un mot qui a cours au moins dans toute la zone verte. Ailleurs, il semble que l'on dise plus volontiers "l'ortu" (mot compris dans la région verte également)
e so visite ùn li facenu micca piacè (e zò w'izidè un li v'adƷènu m'ika bjaƷ'è) = ses visites (à elle, à lui, à eux, ou à elles on ne sait pas) ne lui font pas plaisir.  
u nostru paese hè u più bellu di tutti (u n'ostru ba'èzè è u bj'u b'èllu ri d'uti) = notre village est le plus beau de tous souvent la série de lettres -str- est prononcée -chtr- à Marignana. -st- est toujours prononcé -cht- à Evisa, quelle que soit la lettre qui suit.

a lascianu andà à vituperiu a so casa (a l'aʃan and'a a bidupérju a zò g'aza) = ils la laissent tomber en ruine leur maison

comme on le verra plus tard, les locutions adeverbiales "à + nom" sont très utilisées en corse

 

         (B) les adjectifs possessifs: cas de la famille

 

C'est un peu différent car la règle générale ne s'applique plus et en plus de dépendre de la personne, cela dépend aussi du membre de la famille:

Pour MON/MA/MES :

babbu (b'abu) = mon père occasionnellement, on peut entendre ou lire "u me babbu", "a me mamma": dans une conversation; il s'agit vraissemblablement d'une maladresse (quand le fil du propos change en cours de phrase par exemple) ou peut-être d'une insistance particulière. À moins que ce ne soit tout simplement un calque du français. À l'écrit, il peut s'agir de la nécessité de la rime ou d'un effet poétique.
mamma (m'amma) = ma mère
ziu (ts'iu), zia (ts'ia) = mon oncle, ma tante

Avec les autres membres de la famille, l'article disparaît et on ne dit que "me":

me fratellu (mè vrad'éllu) = mon frère, me cugina (mè gudƷ'ina) = ma cousine, me nipoti (mè nib'òdi) = mes neveux, me moglia (mè m'òja) = ma femme dans certains usages (dans le nord-est en particulier), il semblerait que l'on mette toujours l'article devant l'adjectif possessif, qu'il soit question de la famille ou non. Là encore, difficile de déterminer s'il s'agit d'un usage régional ou d'un calque du français. Dans la région verte, on entend toujours les formes "me fratellu, me cugnatu, etc."

 

Pour TON/TA/TES :

babbitu (b'abidu) = ton père formes "obligatoires" pour dire "ton père" et "ta mère", et ce partout en corse. Dans certains parlers du sud, on peut entendre "mammita". Un certain nombre de parlers présente des formes de ce type pour d'autres membres de la famille: "fratellumu" pour "mon frère",etc.
mammata (m'ammada) = ta mère

Avec les autres membres de la famille, on dit "to" sans l'article :

to ziu (tò dz'iu) = ton oncle, to maritu (tò mar'idu) = ton mari, to surelle (tò zur'élle) = tes soeurs, to cugini (tò gudƷ'ini) = tes cousins même remarque que pour "me fratellu", me cugina,etc."

 

Pour SON/SA/SES :

en général, on utilise "so" seul, sans l'article, mais si le contexte est clair, c'est au contraire l'article seul ("u" ou "a") que l'on utilise.

hà chjamatu à so surella (a tjam'adu a sò zur'élla) = il a appelé sa soeur. on aurait pu dire "hà chjamatu a surella"
u babbu ùn parla più à i figlioli (u w'abu un p'arla bj'u a i vij'oli) = Le père ne parle plus à ses enfants. là aussi, il est possible de dire "u babbu ùn parla più à so figlioli"
è a minnanna ch'hà dettu? (è a minn'anna ga d'ètu?) = et sa grand-mère, qu'est-ce qu'elle a dit ?  
allora ci hè Marta è u maritu (all'ora dƷè mm'arta è u mar'idu) = alors il y a Marta et son mari. ici en revanche, "è so maritu" semble peu indiqué
saranu in casa so fratelli? (saranu 'n k'aza zò vrad'élli) = y-a-t'il une chance que ses frères soient à la maison? alternative: "saranu in casa i fratelli?"

 

POUR NOTRE/NOS ET VOTRE/VOS:

il s'agit de la même règle que pour "TON/TA":

è vostra figliola và bè? (è b'ostra vij'ola w'a bè?) = et elle va bien votre fille? même remarque que pour "me fratellu", me cugina,etc."
allora ch'anu contu nostri cugini? (all'ora g'anu g'ont n'ostri gudƷ'ini) = alors, qu'ont-dit nos cousins ?

 

Dans tous les cas, si le mot se rapportant à la personne de la famille est accompagné d'un adjectif ou s'il est suffixé, c'est la règle générale qui s'applique: il faut l'article avec l'adjectif démonstratif au pluriel comme au singulier.
u me caru fratellu (u mè g'aru vrad'éllu) = mon cher frère  
a me surilluccia (a mè zurill'utʃa) = ma petite soeur  

 

 

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