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  I - les verbes du 3ème groupe au présent de l'indicatif  
  II - la forme négative (partie 2)  
  III - le futur proche  

I

Les verbes du 3ème groupe au présent de l'indicatif

 

Les verbes du 3ème groupe sont ceux qui se terminent en -sce à l'infinitif. Toutefois, nous allons les subdiviser en 2 sous-groupes : les verbes en -sce et les verbes en -isce (ou -ì / iscia)

les verbes en -SCE : exemple "esce" ('éʃè) qui signifie "sortir" et dont le participe passé est "sciutu" (ʃ'udu) :

 

- ces verbes sont peu nombreux : les composés de "esce", "nasce" (naître, participe passé : natu), "cunnosce" (connaître, participe passé : cunnisciutu) et ses composés,... On remarquera concernant "cunnosce" une "irrégularité" à toutes les formes longues où l'accent tonique porte sur la 3ème syllabe : on y trouve -i- alors qu'on attend -u- :

- il en est de même bien sûr à l'imparfait, au futur, au conditionnel, etc.

N.B. : cette particularité n'existe pas dans certains parlers du sud, et l'on a là-bas : cunnuscemu, etc.

les verbes en -ISCE : exemple "capisce" (kab'iʃè) qui signifie "comprendre" et dont le participe passé est "capitu" (kab'idu)

 

- ces verbes ont la particularité d'avoir une 2ème personne du pluriel -ite au lieu de -scite (dans certaines régions, c'est également vrai pour la 1ère personne du pluriel, et on a "capemu" au lieu de "capiscemu"). À tous les autres temps, ils fonctionnent comme les verbes en -SCE. C'est la seule différence avec les verbes en -SCE.

- le participe passé de ces verbes n'est irrégulier que dans 2 cas : "sipilisce" (=enterrer, rare) qui fait "sipoltu" (sib'óltu) et "rifirisce" (faire référence) qui fait "rifertu" (rif'értu). Dans tous les autres cas, le participe passé est -ITU à la place de -ISCE.

- dans certaines régions, l'infinitif de ces verbes est -Ì et non -ISCE, et cela a des conséquences sur la conjugaison à certains temps.

 

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II

La forme négative (partie 2)

Dans la leçon 2, la forme négative avait déjà été évoquée. Il s'agissait d'introduire la négation la plus basique qui soit : "ùn... micca".

Nous allons à présent nous intéresser aux adverbes négatifs autres que "micca".

N.B. : les exemples entre guillemets sont tirés de conversations entendues.

La "règle" de base est assez simple : elle fonctionne comme avec "micca", mais il faut justement remplacer "micca" par un des termes négatifs que nous allons voir.
nulla = rien :

ùn facciu nulla = je ne fais rien

ùn m'aghju compru nulla = je ne me suis rien acheté

- "nulla" se dit entreCalcatoghju et Ghjirulata, sur la côte ouest. Au sud, sa variante est "nudda", et au nord et à l'est "nunda". On trouve localement "niente" au nord, ou "nienti" au sud.

- à Marignana, "niente" s'emploie exclusivement et systématiquement dans les expressions "niente cà..." :

"niente cà i porchi costanu caru" = "rien que les cochons, ça coûte cher"

"niente cà par nittà ci vole u tempu" = "rien que pour nettoyer il faut du temps"

- d'après le dictionnaire de Ceccaldi, on le trouverait aussi dans l'expression de renforcement "nulla è niente" = "rien de rien", que l'on dit plus fréquemment "nulla nulla".

nimu = personne :

ùn ci hè nimu = il n'y a personne

ùn aghju vistu à nimu = je n'ai vu personne

- "nimu" a pour synonyme "nisunu" :

"oghje ùn ci hè nisunu" = "aujourd'hui il n'y a personne". Toutefois, son utilisation est exceptionnelle.

mai = jamais :

ùn vene mai = il/elle ne vient jamais

ùn l'aghju mai chjamata = je ne l'ai jamais appelée

- "mai" peut faire office de renforcement de la négation : "ùn ci ghjunghje mai nimu" = "il n'y vient jamais personne".
più = plus :

ùn ne possu più = je n'en peux plus

fatta fine ùn parte più = finalement il/elle ne part plus

- comme "mai", "più" peut faire office de renforcement de la négation : "ùn ci hè più nulla" = "il n'y a plus rien", "ùn ci andarà mai più nimu" = "plus jamais personne n'ira là-bas"
mancu = même pas, non plus :

ùn ci hè mancu : il/elle n'y est même pas

ùn vale mancu cinque aurò = ça ne vaut même pas cinq euros

- "mancu" a plusieurs synonymes presque jamais utilisés : "neancu", "nemmenu", "nemmancu", "neppuru".

 

alcunu = aucun (choses indénombrables) :

ùn hà alcun carattare : il/elle n'aucun caractère

in alcuna manera : en aucune manière

 

- "alcunu" a des synonymes dont on dit qu'ils sont souvent préférables : "nisunu" et "varunu". Toutefois, ils semblent aujourd'hui tous deux absents dans le parler de Marignana.

- "alcunu", "nisunu" et "varunu" fonctionnent comme l'article "unu" : devant une consonne, il devient "un" au masculin, "una" au féminin. Devant une voyelle au féminin, il devient " un' " ou "una" dans certains cas (potentiellement devant in- ou -im)

manc'unu = aucun (choses dénombrables) :

ùn ci ne era manc'unu = il n'y en avait aucun

ùn ne aghju chjappu manc'unu = je n'en ai pas attrapé un seul

- "manc'unu" a pour synonyme "nisunu" et tous deux fonctionnent comme l'article "unu" (voir ci-dessus).
manc'appena = pas du tout :

ùn s'hè manc'appena sbagliatu = il ne s'est pas du tout trompé

manc'appena = pas du tout

- on peut dire aussi "mancu stampa" ou "micca micca", bien que ce soit beaucoup plus rare.
in locu = nulle part :

ùn l'aghju vistu  in locu = je ne l'ai vu nulle part

- "in locu" se prononce "ill'ógu" par assimilation du -n- et c'est pourquoi on le trouve parfois écrit "illocu".
ancu micca = pas encore :

- hè ghjuntu ? - ancu micca = - il est arrivé ? - pas encore

ùn hè ancu  (micca) ghjunta = elle n'est pas encore arrivée

"ùn sai ancu nulla ?" = tu ne sais encore rien ?"

- quand il s'agit d'une phrase avec verbe, "micca" est toujours facultatif. Il est même rare qu'il soit utilisé et on dit plus volontiers "ùn hè ancu ghjunta" que "ùn hè ancu micca ghjunta".

- on peut utiliser "ancu" avec "nulla", "nimu", etc.

 

Contrairement à "micca" certains de ces mots peuvent - c'est même parfois obligatoire - être placés en début de phrase, avant le verbe. Dans ce cas-là, la règle est changée, et on n'utilise plus "ùn" :

"nimu ne parla" = personne n'en parle"

"parchì nimu hè parfettu" = "parce que personne n'est parfait"

"è cusì nimu hà vistu" = "et comme ça personne n'a vu"

"nimu l'hà da tuccà" = "personne ne va le toucher", repris quelques secondes plus tard par le même locuteur sous la forme :

"ùn l'hà da tuccà nimu"

- TOUS CES EXEMPLES SONT ISSUS DE L'USAGE ET ONT ETE ENTENDUS TELS QUELS.

- on aurait pu également dire :

"ùn ne parla nimu"

"è cusì ùn hè vistu nimu", et bien sûr, puisque cela a été réellement le cas :

"ùn l'hà da tuccà nimu"

- en revanche "ùn hè parfettu nimu" semble plutôt maladroit.

nulla viaghja cumè privistu = rien ne marche comme prévu - ùn viaghja nulla cumè privistu semble maladroit
manch'eiu a sapiu = même moi je ne le savais pas - aujourd(hui la plupart des locuteurs semblent utiliser la forme "manc'eiu ùn la sapiu", par calque du français.

Il se peut qu'un adverbe négatif se trouve avant le verbe et l'autre après. Dans ce cas comme dans le précédent, il ne faut pas "ùn"

nimu dice nulla = personne ne dit rien

Bien sûr, si l'on décide de placer "nimu" après le verbe, il est impératif d'utiliser "ùn" :

"ùn dice nimu nulla" (exemple tiré de l'usage)

- de même, "nimu hà chjamatu" (= personne n'a appelé) peut se dire "ùn hà chjamatu nimu", À NE PAS CONFONDRE AVEC "ùn hà chjamatu à nimu" (= il/elle n'a appelé personne), car quand "nimu" est complément il est systématiquement précédé de "à".
"nimu hà fattu nulla" = personne n'a rien fait (exemple tiré de l'usage) "ùn hà fattu nimu nulla" semble possible mais maladroit.
più nimu si ne serve = plus personne ne s'en sert

"ùn si ne serve più nimu" (exemple tiré de l'usage)

- on pourrait dire "ùn parla più nimu", à ne pas confondre avec "ùn parla pià à nimu".
mai nulla accade = jamais rien ne se passe - on pourrait dire "ùn accade mai nulla".
"ùn ci capiscu più nulla !" = je n'y comprends plus rien (exemple tiré de l'usage)  
"annu l'avia nettu senza ch'e' li dicissi nulla" = l'année dernière il l'avait nettoyé sans que je ne lui dise rien" (exemple tiré de l'usage) - dans une proposition commençant par "senza" on ne met pas "ùn".

À partir du moment où l'un des adverbes de négation est en première position, peu importe leur nombre : il ne faut jamais "ùn"

"ma mai nimu tuccava nulla" = mais jamais personne ne touchait rien (exemple tiré de l'usage)  

 

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III

Le futur proche

L'idée de "futur proche" s'exprime en corse avec "AVÈ DA", où l'on conjugue le verbe "avè" bien entendu :

aghju da dorme = je vais dormir - à ne pas confondre avec "vacu à dorme" qui se dit aussi "je vais dormir en français, mais qui exprime l'idée de déplacement.

- il y a en revanche une ambiguïté en corse, car "aghju da dorme" peut tout aussi bien signifier "je dois dormir"

- le "d" ne se prononce jamais : ou bien il est adouci en -r- ('adju ra), ou bien il est muet ('adju a), ou bien on dit tout simplement adj'a.

hà da ghjucà = il/elle va jouer - le -d- de "da" se prononce toujours, car le -a- de "hà" est tonique et entraîne une prononciation nette et appuyée de la consonne qui le suit.

S'il y a des pronoms, ils sont placés avant "AVÈ da" dans l'ordre habituel :

t'aghju da dì = je vais te dire  
s'hanu da chjinà = ils/elles vont se coucher  
mi ne aghju da passà = je vais m'en aller  
l'aghju da turnà à vede = je vais le/la revoir  

Certains locuteurs "doublent" le "da", sans raison grammaticale particulière. Certains le font à la forme négative,d'autres à la forme affirmative :

ùn l'hai da micca da chjamà = tu ne vas pas l'appeler - voici un exemple à la forme négative : les deux "da" entourent "micca".
hà da da ghjunghje = il/elle va arriver - voici un exemple à la forme affirmative : le -d- du 2ème "da" est muet : a da a j'unjè

"AVÈ DA" peut servir à exprimer l'idée de futur de le passé, et dans ce cas, on conjugue "avè" à l'imparfait comme il convient :

aviamu da chjamà = nous allions appeler - cela signifie aussi : nous devions appelé, car aux autres temps que le présent, le verbe "duvè/deve" ne s'utilise que dans le sens "régler une dette".

 

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