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Guide de la prononciation des consonnes et du système utilisé pour la retranscrire

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Cliquez sur les mots soulignés et bleus, ce sont des extraits sonores. Une fois écouté l'extrait, utilisez la fonction "précédent (ou flèche gauche) de votre navigateur.


Sommaire :

  1. Prononciation de -SG-, -SC-, et -GLI

  2. Mutation consonantique (ou scunsunatura)

  3. Bref rappel de la règle

  4. Le rôle de l'accent (aletta) par l'exemple


Prononciation de -SG-, -SC-, et -GLI

Tout d'abord, les sons Ʒ et ʃ, soit respectivement -SG- et -SC- devant I et E ou, -SGI- et -SCI- devant A, O ou U :
a sgiotta (a Ʒ'òta)  
un basgiu (un b'aƷu), mais u basgiu (u w'aƷu) (voir plus bas)  
a camisgia (a gam'iƷa)  

Le -i- n'est là que pour éviter le son guttural de "GA", donc au pluriel où le -e est requis, il n'a plus raison d'être :

e camisge (è gam'iƷè)  
De même : i basgi (inutile de doubler le -i)  

Pour le son ʃ, il en est de même :

a cascia (a g'aʃa), mais e casce (è g'aʃè)  

 

Ensuite le son  - J - obtenu entre autre par - GLI - :

taglià (taj'a) ces lettres peuvent se prononcer "à l'italienne" (c'est-à-direcomme dans le français "lieu") dans certaines régions du nord-est de la Corse.

on trouve également la prononciation dite cacuminale (voisine de "dd") dans l'extrême sud, ainsi qu'une prononciation voisine de "ghj" à Ajaccio.

sceglie (ʃ'éjè)
sceglie (ʃ'éjè)
famiglia (fam'ija)
piglià (pij'a)

Ces sons ne subissent pas de mutations consonantiques en fonction de leur place, ils sont constants.

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Mutation consonantique (ou scunsunatura)

 

Voici quelques exemples concrets, puis un résumé de la "règle" qu'appliquent les locuteurs sans le savoir et qui a été élaborée pour prendre en compte la prononciation que l'on constatait :

 

Son "appuyé" : 

  Son "adouci" :

saccu (s'aku)   u saccu (u z'aku)
un saccu (un s'aku)  
trè sacchi (trè s'aki)  

                               

Son "appuyé" : 

  Son "adouci" :

focu (f'ogu) u focu (u v'ogu
un focu (un f'ogu  
trè fochi (trè f'ogi  

 

 

Son "appuyé" : 

  Son "adouci" :

capu (k'abu) u capu (u g'abu
un capu (un k'abu)  
trè capi (trè k'abi)  

 

Son "appuyé" : 

  Son "adouci" :

ceppu (tʃ'èpu) u ceppu (u dƷ'èpu)
un ceppu (un tʃ'èpu)  
trè ceppi (trè tʃ'èpi)  

 

Son "appuyé" : 

  Son "adouci" :

toru (t'òru) u toru (u d'òru)
un toru (un t'òru)  
trè tori (trè t'òri)  

 

Son "appuyé" : 

  Son "adouci" :

pane (p'anè) u pane (u b'anè)
un pane (un p'anè)  
trè pani (trè p'ani)  

 

Son "appuyé" : 

  Son "adouci" :

dolu (d'olu) u dolu (u r'olu)
un dolu (un d'olu)  
trè doli (trè d'oli)  

NB : parfois, le -D-, qu'il soit à l'initiale (quand on parle vite) ou à l'intérieur d'un mot, s'amuït complètement :

aghju dettu ('adju 'ètu), u fastidiu (u vast'iju)

 

Son "appuyé" : 

  Son "adouci" :

vitellu (bid'éllu) u vitellu (u wid'éllu)
un vitellu (un bid'éllu)  
trè vitelli (trè bid'élli)  

 

Son "appuyé" : 

  Son "adouci" :

bastone (bast'òne) u bastone (u wast'òne)
un bastone (un bast'òne)  
trè bastoni (trè bast'òni)  

NB : la règle ne s'applique pas à l'intérieur d'un mot pour -B-, sauf pour u libecciu, u ribombu, dibatte et les mots de la même famille.

 

Son "appuyé" : 

  Son "adouci" :

chjosu (tj'òzu) u chjosu (u dj'òzu)
un chjosu (un tj'òzu)  
trè chjosi (trè tj'òzi)  

NB : la règle ne s'applique pas à l'intérieur d'un mot pour -CHJ-

 

Son "appuyé" : 

  Son "adouci" :

ghjacaru (dj'agaru) u ghjacaru (u j'agaru)
un ghjacaru (un dj'agaru)  
trè ghjacari (trè dj'agari)  

NB : la règle ne s'applique pas à l'intérieur d'un mot pour -GHJ-

 

Son "appuyé" : 

  Son "adouci" :

gola (g'òla) a gola (a w'òla)
in gola (in g'òla)  
trè gole (trè g'òle)  

NB :

G- à l'initiale s'amuït toujours devant -R- (un grisgiu, mais u grisgiu, a grotta, etc), s'adoucit devant -Ò-  (o ouvert, comme dans "sotte" : a gola, hè goffu goffu, etc) et devant -U- (a guffezza, i guai, u guante, etc). Il reste toujours "appuyé" devant -A- (sete gattivi, etc) et devant -L- (a gloria).     

-G- à l'intérieur d'un mot a un comportement assez aléatoire : u lagu, Sagone (ou Saone), agostu (ou aostu), ligà (ou lià), mais ligumu, carrega, buttega, nigà, figura, etc.  

La lettre Z à l'initiale à après une consonne se comporte de manière assez aléatoire. Entre deux voyelles, elle se dit toujours de manière "adoucie".

Les lettres L, M et N sont toujours géminées après une voyelle accentuée (et dans ce cas-là seulement).

La lettre R est toujours géminée à l'initiale, même après une voyelle non accentuée : a robba (ou a roba), u ruime. À l'intérieur d'un mot, elle est géminée seulement si le R est doublé : a torra, a tarra.

                                                                                        

 

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Bref rappel de la règle

● "blanc" (début de phrase, etc )

●dernière lettre du mot précédent = consonne                       ==========>        ● prononciation appuyée de la consonne initiale

●dernière lettre du mot précédent = voyelle avec accent

 

● dernière lettre du mot précédent = voyelle sans accent       ==========>       ● prononciation adoucie de la consonne initiale

 

Et à l'intérieur d'un mot ?

La règle est la même, en y enlevant les cas qui deviennent inutiles, à savoir :

-"blanc"

- voyelle accentuée (car par convention on ne met pas d'accent à l'intérieur d'un mot)

La règle devient donc :

●dernière lettre avant consonne = consonne                       ==========>        ● prononciation appuyée de la consonne

● dernière lettre avant consonne = voyelle        ==========>       ● prononciation adoucie de la consonne

 

Voici le tableau correspondant des consonnes et de leur valeur : (on remarque B=V, il n'y a aucune différence entre ces 2 lettres dans toute la moitié nord de la Corse)

La ligne en tirets rouges est à mettre en relation avec celle de la carte : en dessous de cette ligne, les prononciations de P et T sont toujours appuyées.

* Pour B, et contrairement à V, l'adoucissement se fait rarement à l'intérieur d'un mot. Il ne se fait que pour :

u ribombu (u rriw'ombu),u  libecciu (liw'èu), et dibatte (diw'atè)

Le cas des lettres (on insiste bien : bien que regroupant 3 lettres de l'alphabet français, c'est bien à chaque une seule lettre de l'alphabet corse) GHJ et CHJ est particulier, car la "règle" de prononciation ne s'applique  pas à l'intérieur d'un mot (où la prononciation appuyée a toujours cours) mais seulement à l'initiale :

Les cas de Z et de G sont aussi particuliers car les circonstances de leur mutation en consonne appuyée ou adoucie sont plus variables et aléatoires, même s'il y a des phénomènes qui reviennent tout le temps :

Pour G, à l'initiale d'un mot :

- s'adoucit toujours devant R (grisgiu, grataghju, grossu, granochja, ...)

- s'adoucit toujours devant U (guerra, guante,... MAIS attention, dans la région la plupart des formes GU deviennent V et se prononcent donc B)

- s'adoucit toujours devant Ò (o ouvert), ou U (goffu, guffezza, gustu, gola,...)

- ne s'adoucit jamais devant L (gloria, ...)

- ne s'adoucit jamais devant A (galantaria, gattivu, ...)

Pour G à l'intérieur d'un mot :

- comportement très aléatoire, mais pour contourner la difficulté on l'écrira pas quand in ne se prononce pas.

Pour Z à l'initiale ou à l'intérieur d'un mot :

 - à l'intérieur d'un mot après une voyelle, il est toujours adouci (mezu, azardu,...) et s'il est doublé il est toujours appuyé (azziccà, azzuffu,...)

 - comportement aléatoire et imprévisible pour le reste. La prononciation sera systématiquement donnée.

 

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Le rôle de l'accent (aletta) par l'exemple

 

Voici une série de phrases, écrites sans accent d'abord où figurent le verbe "bastà" (suffire), qui commence donc par la lettre B-. Ecoutez les extraits sonores en cliquant sur les phrases correspondantes :

basta !    Un basta micca ?    Ti basta ?     Rispondili e basta !        Ma bastarà ?          Ne mettu torna o basta cusi?      eppo basta !

 

Vous l'avez sûrement remarqué : certaines fois on entend bien le son B, mais dans d'autres phrases, c'est le son W (à peu près celui de l'anglais "what") que l'on entend. Cette alternance de prononciation est une constante en corse. Elle concerne plus ou moins de consonnes selon les régions (en gros, le nombre de consonnes concernées est d'autant plus grand que l'on est au nord, sachant que S et F subissent le phénomène partout en Corse).

Comment savoir si on ne sait pas parler corse (quand on apprend par exemple) quand faire entendre l'une ou l'autre des prononciations ?

Après un "blanc" ou une consonne c'est toujours la prononciation "appuyée", mais après une voyelle qu'en est-il ?

---> C'est le rôle que l'on a attribué à l'accent graphique justement : on mettra l'accent sur la voyelle si la consonne qui suit à sa prononciation "appuyée".

On voit ainsi que la conjonction de coordination "e" veut une prononciation appuyée, donc prend un accent et s'écrit "è". Mais la conjonction "o" appelle une prononciation "adoucie" donc n'en prend pas, de même que "ma" et " eppo' "

Basta !    Ùn basta micca ?     Ti basta ?          Rispondili è basta !           Ma bastarà            Ne mettu torna o basta cusì?    eppo' basta

 

NB :

- la négation "ùn" prend un accent par convention (de plus, c'est un double -N- qu'il convient de faire entendre)

- l'apostrophe de " eppo' " sert à indiquer que l'accent tonique frappe la seconde syllabe mais n'entraîne pas une prononciation "appuyée" de la suite.

- On ne peut pas s'en rendre compte avec ces exemples mais "cusì" appelle une prononciation "appuyée" et donc prend un accent.

 

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