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dicesima lizzione

 

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  I - le verbe"pudè" = pouvoir  
  II - le verbe "dì" = dire  
  III - la proposition infinitive  

I

Le verbe "pudè" = pouvoir au présent de l'indicatif

 

   En voici la conjugaison :

 

À noter : tous les -o- dans la conjugaison sont fermés (comme dans "eau")

Le participe passé est "pudutu", ou bien "pussutu", au choix.

Les expressions avec le verbe "pudè" :

"pò esse" = peut-être : "pò esse ch'ellu sia malatu"  "pò esse" est vraissemblablement un gallicisme, mais il est très employé (à côté d'autres formes que nous verrons ultérieurement).

Il signifie "peut-être" et peut être utilisé seul ou donner lieu à une proposition subordonnée comme dans l'exemple ci-contre. Dans ce cas, la proposition est TOUJOURS au subjonctif.

"pò anch'esse" : peut-être bien. "avarà spesu tutti i soldi ?" "pò anch'esse." "pò anch'esse" s'utilise tout aussi couramment et exactement de la même façon que "pò esse" (il peut lui-aussi être donner lieu à une construction avec subordonnée, et veut toujours le subjonctif).

Simplement, il renforce la probabilité.

"pò dassi" ou "si pò dà" a le même sens que "pò esse". Il est toutefois extrêmement rare de l'entendre dans la région considérée, où l'on entend également "pò darsi", qui garde la trace de l'italien dont il est issu.  a le même sens que "pò esse". Il est toutefois extrêment rare de l'entendre dans la région considérée.
"à più pudè" = "à n'en plus pouvoir"  on ne trouve pas la négation "ùn" car "più" est avant le verbe

Construction avec le verbe "pudè" :

"pudemu parte dumane" = "nous pouvons partir demain"  la phrase se construit comme en français, avec le verbe voulu à l'infinitif à la suite
"a possu vede da quì" = "je peux la voir d'ici"

"mi ponu dumandà" = "ils (ou elles) peuvent me demander"

 s'il y a des compléments, ils sont toujours placés avant "pudè"

( N.B. : dans certaines régions du nord-est, il semble plus répandu de construire ce type de phrases "à l'italienne" : "ponu dumandammi" etc. Toutefois, cet usage semble se limiter à cette région)

"u li poi pristà" = "tu peux le lui prêter"  s'il y a à la fois un C.O.D. et un C.O.I. comme complément, c'est l'oredre classique C.O.D., puis C.O.I. qui convient
"ci poi andà" = "tu peux y aller"

"ci ne pò esse torna" = "il peut y en avoir encore"

"mi ne pudete purtà" = "vous pouvez m'en apporter"

 avec "ci" et "ne" c'est encore l'ordre habituel qui convient
"l'aghju fatta par pudevvi aiutà" = "je l'ai fait pour pouvoir vous aider"

" [...] da pudè si fà cunnosce[...]" = "pour pouvoir se faire connaître", Geronimi, préface de "Risa è Canti" de Maistrale)

 si le verbe "pudè" est dans une proposition infinitive et précède un (ou plus) autre verbe à l'infinitif, l'usage est qu'il soit lié au(x) pronom(x) : on dira "par pudellu vede" et non "par pudè vedelu". Il en est de même pour "vulè".
"ùn lu possu pate" = "je ne peux pas le supporter"

"ùn la ti possu (micca) dì" = "je ne peux pas te le dire"

 dans une phrase négative avec le verbe "pudè", "micca" n'est jamais obligatoire. On peut dire qu'il a vraiment un rôle de renforcement de la négation. . Il est même souvent préférable de ne pas le mettre.

 

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II

 Le verbe "dì" = dire au présent de l'indicatif

 

   En voici la conjugaison :

 

À noter : à la première personne du pluriel, nombreuses sont les régions à utiliser la forme "dimu".

Le participe passé est "dettu", ou "dittu" au sud.

Les expressions avec le verbe "dì" :

 "ùn vole dì" = "ça ne fait rien"  expression "toute faite", assez rare tout de même, car en concurrence avec le transparent "ùn face nulla"
"à dilla franca" = "pour parler franchement"  
"vale à dì", "ci hè à dì" = "c'est-à-dire  
"manc'à dilla !" = "ça va sans dire !"  
"à dillaaci !" = "on se le redira !"  
"par sente dì" = "par ouï dire"  
"à megliu dì" = "pour mieux dire"  
"par cusì dì" = "pour ainsi dire"  
"quant'ellu dice !" = "tant qu'il parle !"  "parler" dans le sens "être bavard" doit se traduire par "dì" : "parlà" est réservé à des choses plus importantes. "Quant'ellu parla !" reviendrait à dire qu'il dit des choses qu'il vaudrait mieux taire, et qu'il "parle trop".

Construction avec le verbe "dì" (voir partie "la proposition infinitive ci-dessous):

 "dice di vene subitu" = "il (ou elle) dit qu'il (ou elle) va venir tout de suite" (ET NON PAS : "il dit de venir")  en corse, à part "pudè" et "vulè", tous les verbes se construisent avec "di" pour introduire une proposition infinitive. Toutefois, hormis dans les cas de "dumandà" et "chere" et dans quelques autres cas, le fait d'utiliser cette construction signifie que le sujet du verbe conjugué et celui du verbe à l'infinitif est le même, et ce même pour le verbe "dì" (et contrairement à "dire" en français) :

ainsi, "dice di vene" signifie que le sujet de "dice" (lui ou elle) est le sujet de "vene" et se traduit par "il dit qu'il viendra". C'est une faute fréquente (même de la part de bons locuteurs) que d'utiliser la tournure "dice di vene" pour signifier "il dit de venir".

"diteli ch'ellu venga" = "dites-lui de venir"  pour obtenir le même sens qu'en français dans la phrase "dites-lui de venir", l'emploi d'une proposition subordonnée avec le mode subjonctif (non encore vu) est nécessaire, comme en italien : "diteli ch'ellu venga"

 

 

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III

La proposition infinitive

 

Les propositions infinitives introduites par "di" en corse, mais par rien en français, et dont le sujet est celui de la principale

"pensa di vene dumane" =  "il (ou elle) pense venir demain"  
"cercanu di chjamalla" = "ils (ou elles) cherchent à l'appeler"  
"spiremu di vince" = "nous espérons gagner"  
"contu di ghjunghje prestu" = "je compte arriver bientôt"  
"pratende d'esse d'accordu" = " il (ou elle) prétend être d'accord"  
"dice di mandalluuci" = "il (ou elle) dit qu'il (ou elle) nous l'enverra"  l'usage en corse est donc différent du français, comme on l'a vu plus haut : le sujet de "dice" est le même que le sujet de mandà"
"cridite d'esse i più forti" = "vous croyez être les plus forts"  
"prifiriscu d'andà cù tecu" = "je préfère aller avec toi" on peut trouver la construction sans "di"
"suppone di pudecci aiutà" = "il (ou elle) suppose pouvoir nous aider"  

Les propositions infinitives introduites par "à" en corse, mais par autre chose en français

"mi piace à nutà" = "j'aime nager"  
"li tocca à signà" = "il doit signer"  
"Anu drittu à beie" = "ils (ou elles) ont le droit de boire"  
"s'hè scurdatu à chjamammi" = "il a oublié de m'appeler  
"cumu fate à suppurtallu ?" = "comment faites-vous pour le supporter ?"  et non pas "cumu fate par suppurtallu ?"
"ci vole à vede" = "il faut voir"  
"ci accorre à cumprà da magnà" = "nous avons besoin d'acheter de quoi manger"  
"hè ubligata à magnà" = "elle est obligée de manger"  
"hè capace à ghjunghje" = "il est possible qu'il (ou elle) vienne"  à ne pas confondre avec "hè capace di ghjunghje" = "il (ou elle) est en mesure de venir, en a la capacité"

Dans quelques cas, le sujet de la principale n'est pas le même que celui de la proposition infinitive introduite par "di" et cela fonctionne comme en français : dumandà, chere, pare, cunsiglià, pricurà, prigà, supplicà,...

"l'aghju dumandatu di prisintassi" = "je lui ai demandé de se présenter"  dans ces deux cas, cela fonctionne comme en français et le sujet de la proposition infinitive n'est pas forcément le même que celui de la principale
"m'anu chersu d'intarvene" = "on ma demandé d'intervenir"
"mi pare d'esse malatu" = "il me semble être malade", "je crois que je suis malade"  là encore, c'est le pronom "mi" qui indique de qui il est question pour le sujet de "esse" et non pas le verbe conjugué "pare"
"ti cunsigliu di parte subitamente" : "je te conseille de partir immédiatement"  
"l'aghju pricuratu d'accittà" = "je l'ai fortement encouragé à accepter"  
"l'aghju prigatu di lascià corre" = "je l'ai prié instamment de laisser tomber"  
"m'hà supplicatu di risparallu" = "il m'a supplié de l'épargner"  

la négation dans une proposition infinitive

"li tocca à ùn signà micca" = "il lui incombe de ne pas signer" les deux termes négatifs ("ùn" et "micca") se placent toujours de part et d'autre du verbe à l'infinitif. Une erreur fréquente chez les jeunes locuteurs et de leur donner la même place qu'en français, à savoir tous deux avant l'infinitif, comme dans : "li tocca à ùn micca signà"
"mi pare d'ùn esse micca malatu" = "il me semble ne pas être malade"  
"l'aghju dumandatu d'ùn prisintassi micca" = "je lui ai demandé de ne pas se présenter"  
"hè capace à ùn ghjunghjeci" = "il est possible qu'il (ou elle) ne vienne pas" parfois, le 2ème terme de la négation n'est pas obligatoire, sans qu'il soit possible semble-t-il de dégager une règle.

les autres propositions infinitives : senza, par, ...

"hè partutu senza pagà" = "il est parti sans payer"  
"pigliu u trennu par ùn esse (micca) in irritardu" = "je prends le train pour ne pas être en retard"  

     

         

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